Céret  (en catalan : Ceret) est une commune française d’environ 8 000 habitants située dans le sud de la France. C’est une des sous-préfectures du département des Pyrénées-Orientales. Ses habitants sont appelés les Cérétans et les Cérétanes. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Vallespir, ancienne vicomté (englobée au Moyen Âge dans la vicomté de Castelnou), rattachée à la France par le traité des Pyrénées (1659) et correspondant approximativement à la vallée du Tech, de sa source jusqu’à Céret.

Le Tech fin novembre en aval des trois ponts de Céret.

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Tech, le Riucerda, la rivière de Vaillère et par divers autres petits cours d’eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« le Tech ») et quatre zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

Céret est une commune urbaine qui compte 7 544 habitants en 2022. Elle est dans l’unité urbaine de Céret et fait partie de l’aire d’attraction de Céret.

Connue pour son musée d’Art moderne, ses cerises et sa tradition tauromachique, la ville dont les premières mentions remontent à 814, fut un lieu de négociation du traité des Pyrénées (1659).

Géographie

Le bar Le Comptoir des Arcades à Céret.

Localisation

La commune de Céret se trouve dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie et est frontalière avec l’Espagne (Catalogne).

Elle se situe à 26 km à vol d’oiseau de Perpignanpréfecture du département.

Les communes les plus proches sont : Reynès (3,8 km), Saint-Jean-Pla-de-Corts (4,2 km), Vivès (4,6 km), Maureillas-las-Illas (4,8 km), Amélie-les-Bains-Palalda (6,7 km), Llauro (6,9 km), Les Cluses (7,1 km), Le Boulou (7,6 km).

Sur le plan historique et culturel, Céret fait partie du Vallespir, ancienne vicomté (englobée au Moyen Âge dans la vicomté de Castelnou), rattachée à la France par le traité des Pyrénées (1659) et correspondant approximativement à la vallée du Tech, de sa source jusqu’à Céret.

OmsVivèsSaint-Jean-Pla-de-Corts
ReynèsCéretMaureillas-las-Illas
Maçanet de Cabrenys
(Espagne)
Situation de Céret.

Paysages et relief

Col du Puits de la Neige depuis l’Espagne.

La ville est située dans le Vallespir, dans la vallée du Tech qui borde la ville. Elle s’appuie sur le versant nord des Pyrénées, est dominée au sud par le pic de Garces et Fontfrède et est frontalière de l’Espagne au sud. La Méditerranée est située à 24 km à l’est (vers Argelès-sur-Mer) et le massif du Canigou à 20 km à l’ouest. Les principales villes environnantes sont Perpignan au nord-est et Figueres au sud-est.

La commune est frontalière avec la commune espagnole de Maçanet de Cabrenys à laquelle il est possible d’accéder en voiture grâce à une piste de huit kilomètres menant au col du Puits de la Neige, vers les Salines. Celle-ci passe à côté du Têton des Salines.

L’altitude de la commune varie entre 107 et 1 440 mètres. Le point le plus bas se trouve au niveau du Tech et le point culminant au niveau du Roc de France. La mairie de Céret se trouve à une altitude de 154 mètres.

Le pic et le col de Fontfrède dominent la ville. Ce col fut un des hauts lieux de passage entre la France occupée et l’Espagne. Une stèle dite « des évadés » y est dressée.

La ville est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée.

Vue panoramique de Céret depuis le nord.

Hydrographie

Si aujourd’hui le Tech traverse Céret, il est situé à près de 2 kilomètres du centre historique de la ville, à plus de 50 mètres en contrebas. Cette situation a empêché pendant longtemps tout pompage direct dans le fleuve. L’accès à l’eau se faisait par des forages et par la captation des nombreuses sources drainées par des canaux.

À partir du XIVe siècle, la ville est équipée de divers canaux, d’abord d’évacuation des eaux et de drainage, puis de captation d’eau potable à partir du XVIIe siècle.

La construction d’un canal d’arrosage en 1866  permet d’irriguer largement les cultures. L’eau du Tech est détournée largement en amont de la ville et le canal suit les courbes de niveau. Ainsi, Céret se trouve à la fois en contrebas du point de captation et du canal et peut être irriguée.

Aujourd’hui, l’alimentation en eau potable se fait en pompant dans le Tech en amont de la ville, indépendamment du canal d’arrosage.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude du CNRS s’appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Pyrénées orientales, caractérisée par une faible pluviométrie, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un air sec, particulièrement en hiver et peu de brouillards.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 775 mm, avec 6 jours de précipitations en janvier et 4,1 jours en juillet. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Vivès à 5 km à vol d’oiseau, est de 15,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 669,2 mm. Pour l’avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Réseau Natura 2000

Site Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des directives Habitats et Oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : « le Tech », d’une superficie de 1 467 ha, héberge le Barbeau méridional qui présente une très grande variabilité génétique dans tout le bassin versant du Tech. Le haut du bassin est en outre colonisé par le Desman des Pyrénées.

Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : la « vallée du Tech de Céret à Ortaffa » (611 ha), couvrant 10 communes du département et trois ZNIEFF de type 2 :

  • « le Vallespir » (47 344 ha), couvrant 18 communes du département ;
  • le « massif des Aspres » (28 819 ha), couvrant 37 communes du département ;
  • la « rivière le Tech » (933 ha), couvrant 14 communes du département.
  • Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Céret.
  • Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
  • Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.

Urbanisme

Typologie

Au 1er janvier 2024, Céret est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l’Insee en 2022. Elle appartient à l’unité urbaine de Céret, une agglomération intra-départementale regroupant quatre communes, dont elle est ville-centre. Par ailleurs la commune fait partie de l’aire d’attraction de Céret, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe 3 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants.

Occupation des sols

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l’occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L’occupation des sols de la commune, telle qu’elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l’importance des forêts et milieux semi-naturels (57,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (57,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (56,2 %), zones agricoles hétérogènes (24,3 %), cultures permanentes (9,6 %), zones urbanisées (7,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,3 %).

L’IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d’état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd’hui).

Morphologie urbaine

Le village d’origine s’est développé sur les hauteurs de la rive droite du Tech, à l’abri des inondations. Le centre historique est délimité par les boulevards reprenant le tracé des anciens remparts. Cependant, le bâti ancien représente en 2009 moins de 10 % des zones urbanisées à vocation d’habitat et moins de 1 % de la totalité du territoire communal. Les constructions récentes, quant à elles, représentent un peu plus de 90 % des zones urbanisées à vocation d’habitat et 6,7 % de la totalité du territoire communal.

Logement

La ville de Céret compte, en 2009, 4 665 logements. Parmi ceux-ci, 81,2 % sont des résidences principales, 12,3 % sont des résidences secondaires et 6,4 % sont vacants. 59,5 % des ménages de Céret sont propriétaires de leur résidence principale.

Voies de communication et transports

Céret se situe à l’entrée du Vallespir et de la haute-vallée du Tech. La ville est traversée par la route départementale 115, ancienne route nationale 115, qui relie Le Boulou à l’Espagne par le col d’Ares en suivant le cours du Tech jusqu’à Prats-de-Mollo. Depuis juin 2010 et la mise en service de la déviation ouest du Boulou sur la route départementale 900 (ancienne route nationale 9), elle complète l’accès routier à Céret depuis la plaine roussillonnaise et notamment depuis Perpignan. Le conseil général a pour projet de relier cette déviation à Céret par une route à une fois deux voies, déviant ainsi Saint-Jean-Pla-de-Corts et aboutissant sur la route départementale 618, après le franchissement du Tech par un nouveau pont routier prévu vers 2025.

Céret était de plus desservie par la ligne de chemin de fer reliant Elne à Arles-sur-Tech, qui appartenait au réseau de la Compagnie des Chemins de fer du Midi. À la suite des inondations de 1940 ayant endommagé l’infrastructure, puis d’une série de fermetures après-guerre, la ligne n’est plus desservie que par des trains de fret entre Elne et Le Boulou. Néanmoins, les rails sont toujours en place jusqu’à la limite ouest de Saint-Jean-Pla-de-Corts.

La commune est desservie par plusieurs lignes du réseau régional liO : la ligne 530 entre la gare de Perpignan et Arles-sur-Tech, la 531 entre Prats-de-Mollo-la-Preste et la gare de Perpignan, la 532 entre Coustouges et la gare de Perpignan et enfin la 550 entre Céret et Argelès-sur-Mer.

Risques majeurs

Le territoire de la commune de Céret est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier, le risque radon.

Risques naturels

Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d’eau du bassin du Tech.

Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs, soit des effondrements liés à des cavités souterraines. Une cartographie nationale de l’aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène. L’inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune.

Ces risques naturels sont pris en compte dans l’aménagement du territoire de la commune par le biais d’un plan de prévention des risques inondations et mouvements de terrains.

  • Carte des zones inondables.
  • Carte des zones d’aléa retrait-gonflement des argiles.

Risques technologiques

Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une canalisation de transport de gaz. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence.

Risque particulier

Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Céret est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif.

Toponymie

Étymologie

Céret est une francisation du nom catalan de la ville : Ceret.

L’étymologie rattache le nom de Céret au peuple des KerètesIbères ou pré-Ibères habitant la région, à l’instar d’autres noms de la région tels que CerdagnePuigcerdà ou Saint-Laurent-de-Cerdans. Le mot kérète lui-même est construit sur le radical pré-indo-européen *Ker-Kar suivi du suffixe ibère -ete, le tout signifiant « habitants des montagnes ». Les Romains ont latinisé ce nom et créé le pagus des Ceretani dans ce qui est aujourd’hui le haut-Vallespir et la Cerdagne. Les Romains ont pu donner ce nom pour deux raisons :

  • soit Céret était déjà une cité des Kéretes ;
  • soit du fait de sa situation dans le pagus Ceretani, même dans le cas d’un peuplement postérieur aux Ibères.

Les différentes mentions du nom donnent vicus Sirisidum en 814vico Cereto en 866villa Cerseto en 915vigo Ceresido en 930Cered et Ceriteto également au Xe siècleCeretCericeto aux XIe siècle et XIIe siècleCirset vers 1070Cersed (une des formes les plus courantes) en 1130 et Cerset en 1138[39], puis du XIIIe siècle au XVe siècle CeretoCeretSeret et Saret[38]Ceret supplante les autres formes au XVIe siècle.

Ces différentes graphies, souvent liées à des scribes essayant de transcrire en latin un nom qu’ils ne comprenaient pas et donc probablement non utilisées dans le langage parlé, se classent en deux familles :

  • les noms issus du latin Ceresetum désignant un lieu planté de cerisiers : SirisidumCeresidoCereteto et Cericeto. Cela prouverait l’ancienneté de la culture de la cerise dans cette région ;
  • les noms issus du latin Quercus suggérant plutôt des bois de chênes : CersetoCersed.

Les formes du nom liées aussi bien au cerisier qu’au chêne disparaissent progressivement à partir du XIIe siècle, seules subsistant celles liées à l’antique kérète.

Les hypothèses se fondant sur *Ker (rocher) et celles sur le cerisier ne sont donc pas incompatibles car le mot latin Cerasus (cerisier) provient lui-même du nom de la cité antique de Kerasos en Asie Mineure, à l’étymologie identique.

Gentilé

Les habitants de Céret sont appelés les Cérétans et les Cérétanes d’après la forme catalane Ceretà et Ceretana. Au XIXe siècle, l’usage administratif employait aussi la forme Cérétois tandis que localement, la population utilisait les formes de Cérétenc et Cérétencque, issues des formes catalanes Ceretenc et ceretenca, qui coexistent jusqu’au début du XXe siècle avec Ceretà et Ceretana. Ces deux formes ont depuis disparu en français. En catalan, on rencontre aussi bien les formes Ceretà et Ceretana que Ceretenc et Ceretenca bien que cette seconde forme soit moins employée.

Histoire

Protohistoire

Plusieurs vestiges témoignent du passage de populations diverses durant la protohistoire sur le territoire de la commune.

Dans les environs du Mas Carol, se trouve le Roc de Nou Creus (Roc des neuf croix). Ce rocher long d’une quinzaine de mètres pour une hauteur de 2,50 mètres présente de nombreuses croix gravées d’époque dolmenique, ainsi que quelques croix datant du Moyen Âge. On trouve également quelques roches à cupules dans les environs.

  • Détail du Roc de Nou Creus.
  • Vue d’ensemble du Roc de Nou Creus.
  • Détail du Roc de Nou Creus.

L’abri de la Porte de Fer est situé sur les hauteurs du ravin de Nogarède. Il s’agit d’un abri-sous-roche long de huit mètres ayant été fréquenté régulièrement du XIe siècle au IVe siècle av. J.-C. et sans doute épisodiquement de l’antiquité jusqu’au Moyen Âge. On y a trouvé de nombreux fragments de céramique et de verre ainsi que quelques monnaies romaines.

Le site le plus important est celui de la nécropole de Vilanova, situé sur la rive gauche du Tech, et ayant révélé 70 sépultures datées de 900 à 650 av. J.-C. et preuve d’un ancien peuplement sédentaire sur le territoire de la commune dès l’âge du bronze. Le résultat des fouilles effectuées sur ce site est conservé à la Maison du patrimoine Françoise-Claustre à Céret.

Antiquité

Bien que la ville de Céret ne soit pas citée dans l’antiquité, divers éléments prouvent que son territoire était à la fois un lieu de passage et occupé par des populations sédentaires.

Les Romains construisirent un pont sur le Tech pour relier la plaine à Arles-sur-Tech de l’autre côté du Tech. L’ouvrage à deux arches fut détruit en 522 par une crue du fleuve. Les piles, des éléments de la route romaine et d’un poste de garde ad Centurionem peuvent être observés à 150 m en amont des ponts actuels.

Deux sites montrent des vestiges d’anciennes constructions. L’un, situé à l’est de Céret près de l’ancienne voie romaine au lieu-dit Las Tumbas ou plaine des tombeaux, a révélé des ruines d’une grosse exploitation rurale, peut-être un village, ayant existé du IIe siècle av. J.-C. au Ve siècle apr. J.-C.. Ce site est situé à environ 2 700 m en aval des ponts sur la rive droite. Il abrite notamment, outre des substructions et poteries romaines, les vestiges d’une villa gallo-romaine datant de la république et un tombeau de briques fait d’une voûte en encorbellement. Cet espace à cheval entre Saint-Jean-Pla-de-Corts et Céret a été connu sous le nom de Locertetum, donné en 833 par Louis le Pieux avec le vicus Sirisidum aux frères Wimar et Radon. Il fut détruit lors des guerres qui suivirent la chute du royaume de Majorque et une chapelle fut construite sur ses ruines en 1387.

L’autre site, situé au lieu-dit Bentes Farines, laisse penser qu’il y avait là aussi des constructions à vocation artisanale ou agricole, que des céramiques ont permis de dater précisément de la deuxième moitié du IVe siècle au début du Ve siècle.

Royaumes de Majorque et d’Aragon

L’histoire de Céret commence lors de la formation de l’Empire carolingien. Le Vallespir fait alors partie des marches d’Espagne. C’est un pagus dépendant du comté de Roussillon.

Les premières mentions de Céret apparaissent au IXe siècle. La ville apparaît d’abord comme un fief des comtes d’Empuries sous contrôle de Pons de Vernet. Le Castellas, ancien château seigneurial de la ville, date de cette époque. La ville se développe dès cette époque en cellera, zone sacrée et noyau urbain primitif de trente pas autour de l’église. Aux XIe et XIIe siècles, une première extension est construite au sud, englobant l’actuelle place de la fontaine des neuf jets. Au XIIIe siècle, la zone intramuros est construite.

En 1172Alphonse II, comte de Barcelone et roi d’Aragon, hérite du Roussillon et ses pagi dont le Vallespir. Jacques Ier d’Aragon partage en 1262 ses possessions entre ses fils. Jacques II de Majorque hérite du royaume de Majorque, du Roussillon et de Céret.

Cette époque, la ville se voit protégée par des remparts et des douves et la construction de l’abbaye bénédictine de Saint-Ferréol.

La rupture politique entre les héritiers de Jacques Ier entraîne la prise de possession du royaume de Majorque par la couronne d’Aragon. Pierre IV d’Aragon envahit et annexe le Roussillon en 1344.

En 1268Guillaume Vvicomte de Castelnou, obtient Céret en dot lors de son mariage avec Ava. Sa fille en hérite en 1312. L’année suivante, en 1313, la fontaine des neuf jets est construite, sous le règne de Sanç Ier de Majorque.

Pont du Diable.
Le Tech fin novembre en aval des trois ponts de Céret.

Comme le veulent la mode de l’époque et un certain calcul politique, une forme d’autonomie est offerte par le vicomte dans la gestion de la ville. Quatre consuls sont élus annuellement par la population. À partir de 1321, la ville fait construire le pont du Diable. Les frais sont partagés entre Céret et les villages en amont du Tech qui en tirent parti.

Avant le XIVe siècle, la ville semble avoir été limitée à l’est par un ravin lui donnant une posture défensive naturelle. La zone accueillait « une activité métallurgique ». Ce ravin est comblé vers le début du XIVe siècle, un nouveau quartier est construit ainsi que des remparts, sur l’emplacement contemporain des arcades. Le nouveau quartier possédait un canal de 1,20 m de profondeur, qui servait de drainage et d’égouts.

Blason de la ville (1723).

Période espagnole

À la suite du mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon et de l’union des deux royaumes qui s’ensuivit, Céret dépend du royaume d’Espagne. À cette occasion, la fontaine des neuf Jets fut alors surmontée d’un lion, emblème de l’Espagne.

Le couvent des Capucins fut construit en 1581. Un couvent des Carmes fut construit en 1648 sur le site occupé aujourd’hui par le musée, la mairie et l’office du tourisme. La rivalité entre les Capucins et les Carmélites virera en un conflit, dont l’issue sera la destruction des deux édifices pendant la Révolution française.

En 1640, les représentants de la Généralité de Catalogne signèrent dans la commune un pacte avec le représentant de Louis XIII, le cardinal de Richelieu. Une épidémie de peste toucha la ville de 1651 à 1655 et fera une centaine de victimes.

En 1641, en pleine guerre franco-espagnole, la cité privilégiée reçut des droits spéciaux, à l’égal de Ille. Un second privilège lui fut accordé lors de la conférence de Céret lorsque les représentants des royaumes de France et d’Espagne négocièrent en 1660 la nouvelle frontière entre les deux pays, point laissé ouvert par le traité des Pyrénées (signé en 1659).

Période française

Fontaine des neuf jets, vers 1935. E. Erre

L’annexion du Roussillon à la France met fin aux droits spéciaux accordés à la ville. À cette occasion, la tête du lion surmontant la fontaine des neuf jets, initialement tournée vers l’Espagne, est tournée vers la France, et la phrase suivante est gravée : «Venite Ceretens, leo factus est gallus» (« Venez Cérétans, le lion s’est fait coq »)

Céret devient commune en 1790. L’abolition des privilèges proclamée par la Révolution française s’accompagne d’un partage des bois et prés communaux, qui se fait dans une certaine anarchie. De nombreux riverains et propriétaires vont alors se servir anarchiquement dans ce qui reste des anciennes forêts. Certains massifs sont ainsi dévastés en quelques années, parfois brûlés pour en revendre la cendre comme engrais, quand on n’y prend pas également l’humus pour le mettre sur les champs, rapporte Antoine Becquerel. La jeune préfecture des Pyrénées-Orientales, dans une proclamation imprimée et affichée, tente de raisonner la population : « Les cailloux des monts, entraînés par les eaux, encombrent les lits des rivières et les font déborder. Nos superbes forêts de Céret et de Prades sont détruites. Il n’y aura bientôt plus de bois de chauffage ; les bois taillis ne peuvent suffire aux forges, et la rigueur des saisons a fait périr une quantité d’oliviers ».

Durant la guerre du Roussillon, la ville est le siège d’une bataille le 20 avril 1793, victoire facile de l’armée espagnole contre l’armée française, peu expérimentée. Dès lors occupée par les Espagnols, elle n’est reprise que le 4 mai 1794 par les Français. Les remparts fraîchement reconstruits au sortir de cette guerre sont démolis par Napoléon Ier [précision nécessaire]auquel les Cérétans ferment les portes. Devant l’inutilité de ce type d’ouvrage face aux canons, les remparts sont transformés en arcades.[réf. nécessaire]

Céret absorbe la commune de Palol, située au sud-est parmi sa partie la plus montagneuse, le 3 juillet 1823.

Une épidémie de choléra touche la ville du 15 septembre 1854 au 18 octobre de la même année. 64 personnes meurent en 2 jours entre le 8 et 9 octobre.

Le Second Empire donne lieu à la construction du canal d’arrosage.

Pendant la Première Guerre mondiale, 2 hôpitaux bénévoles ont été organisés. L’un, rue de la Fusterie dans la Maison Bonnet, financé par l’Anglaise Dorothy Allhusen. Le deuxième, à l’école communale des garçons (ancienne école Sainte-Marie ou école des Frères de la Sainte Famille), financé par Mme Justin Bardou-Job.

L’installation au début du XXe siècle de nombreux peintres cubistes (Juan GrisPablo Picasso…) vaut au village le surnom de Mecque du cubisme, même si ce n’est pas la seule école représentée à Céret (Chaïm SoutinePinchus KrémègneMarc Chagall…). Cette richesse permet à Pierre Brune et Franck Haviland, la construction d’un Musée d’Art moderne en 1950.

  • Musée Art Moderne
  • Magali de Séverac, par Manolo Hugué.
  • Le pic de Garces depuis le pont Jean Serris.
  • Le monument aux morts par Aristide Maillol

En 1922, l’œuvre commandée en 1919 à Aristide Maillol pour le monument aux morts est installée.

La même année, des familles cérétanes réunies en société font construire des arènes. Une statue Torero du Monde est érigée près des arènes. Cette œuvre est la copie d’une statue de Manolo Hugué, sculptée alors qu’il est installé dans le village, et exposée au musée. Pablo Picasso fait à son tour don en 1953 de 35 coupelles sur le thème de la tauromachie au musée d’art moderne, créant une relation entre la vie artistique cérétane et le monde tauromachique.

Lors de la guerre d’Espagne et de la retirada, le village accueille un grand nombre de réfugiés. Durant la Seconde Guerre mondiale, Céret est un point de passage de la résistance de la France vers l’Espagne. En 1946, une stèle des évadés est érigée près du pic de Fontfrède qui domine le village, lequel recevra la croix de guerre. La ville de Céret, tout comme quatre autres communes, est également décorée de la médaille de la reconnaissance française pour son rôle lors de la Seconde Guerre mondiale. D’après le décret d’Édouard Depreux qui attribue cette médaille à cinq communes dont Céret, « La ville […] a été à l’avant-garde de la résistance à l’ennemi dans le Roussillon. Trois-cent-quarante de ses fils ont préféré s’expatrier plutôt que de subir l’oppression de l’ennemi et du gouvernement de Vichy et sont allés servir dans les rangs des Forces françaises combattantes jusqu’à l’Armistice du 8 mai 1945. Les organisations de résistance de cette commune ont eu, indépendamment de leurs services de renseignement et de leurs troupes armées, une action particulièrement efficace dans l’aide aux personnalités politiques et militaires désirant quitter la France pour se soustraire à l’ennemi. Trois mille cinq cents personnes ont ainsi été acheminées au-delà de la frontière, 340 de ses habitants ayant rejoint les rangs des Forces françaises combattantes. »

Politique et administration

Canton

La commune de Céret est le chef-lieu du canton de Céret depuis sa création en 1790. À compter des élections départementales de 2015, la commune est incluse dans le nouveau canton de Vallespir-Albères, dont elle est le bureau centralisateur

Administration municipale

En plus du maire, le conseil municipal comprend sept adjoints et vingt-et-un conseillers municipaux.

La mairie.

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